Abbé Michel Prêtre

Rencontre stimulante à Boncourt avec un homme érudit, expérimenté, jeune d’esprit … quoique bientôt centenaire… et toujours prêt à rendre service, l’Abbé Michel Prêtre.

NAÎTRE, GRANDIR, QUITTER SON VILLAGE ET Y REVENIR A LA RETRAITE C’EST…

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous résumer les grandes étapes de votre vie ?

Je suis né à Boncourt en 1920 et j’ai fréquenté l’école de mon village, avant de poursuivre mes études en France, à Lyon où j’ai obtenu mon baccalauréat. Puis je suis entré chez les Salésiens de Don Bosco pour me mettre au service des jeunes.  J’ai été ordonné prêtre en juin 1950.

J’ai exercé diverses responsabilités notamment à l’institut « La Longeraie » à Morges dont je suis devenu directeur. L’institut était ouvert aux enfants, aux jeunes de 9 à 16 ans venant de milieux modestes. La vie de famille faisait la renommée de l’institut.

Ensuite, j’ai passé 2 ans à la paroisse de langue française de Zürich, avant d’entrer au service du diocèse de Bâle. Nommé vicaire puis curé de la paroisse du Christ-Roi à Bienne, j’y resterai 18 ans, jusqu’à l’âge de la retraite. Comme prêtre retraité j’ai été affecté à la Paroisse de St-Ursanne. En 1996, âgé de 76 ans, je me suis retiré à Boncourt, ou je continue d’être au service de la communauté en assurant chaque semaine la messe dans les homes des Colombes et des Chevrières.

Quelle riche expérience de vie ! Qu’en avez-vous retenu pour l’essentiel ?

Il faudrait plus de temps et de place pour évoquer les souvenirs les plus lumineux comme les passages délicats. Je serais tenté de dire que tout au long de l’exercice de mon ministère pastoral je me suis trouvé dans des milieux de gens simples, que j’ai aimés et dont j’ai apprécié les richesses de coeur,

On n’arrête pas l’abbé Prêtre : il porte en lui le goût d’aller constamment de l’avant !

Et nous, qu’avons-nous retenu de notre échange avec l’Abbé Michel Prêtre ?

Branchez-le sur les différentes étapes de sa vie, où il a déployé une multiplicité de talents. Etonnamment présent, il réagit au quart de tour pour nous partager souvenirs et anecdotes savoureux, glanés dans sa mémoire au long cours, avec beaucoup d’humanité et un humour souvent pince-sans-rire.

Ses réflexions tendent à nous rendre plus légers, plus optimistes, et nous aident à prendre conscience que chaque instant de notre vie est précieux et mérite d’être vécu dans la gratitude et l’émerveillement.

En le remerciant pour son partage, on serait même tenté de lui recommander de poursuivre l’écriture de ses réflexions et recommandations pour la jeunesse….. (de tous les âges !)

Vous en trouverez déjà quelques-unes ci-dessous :

Réflexions et Pistes de Progression suggérées par l’abbé Prêtre quelques convictions fortes sur l’amour, la foi et, bien sûr, la mort.

Confiance en l’être humain

Ce qui le fascine particulièrement c’est la capacité de l’être humain à s’ouvrir et à progresser lorsqu’on lui fait confiance et qu’on accepte de partir du point où il se trouve, sans jugement.

L’être humain : nécessité de lui donner du sens et de l’espérance

Notre époque comme toutes les époques n’est pas un fleuve tranquille. Elle est à faire. Elle exige réflexion et responsabilité. Elle nous pose des questions que notre monde n’avait jamais connues. La science a envahi toutes nos conditions de vie. Aussi est-il nécessaire de découvrir la source des énergies qui font l’homme. Il est bon de se rappeler que si Jésus n’est rien ou est indifférent pour beaucoup, « ce rien » et cette indifférence » n’empêchent pas le fait que Jésus a tout dit et pour tous. Fort de cette certitude, je ne me suis jamais résigné et l’espérance l’a toujours emporté dans les moments difficiles.

Foi et spiritualité

Comme je viens de le dire, la foi est une relation vivante avec Jésus. En lui, est la source jaillissante de tout amour vrai et de toute vie vécue dans la liberté.

Confiance en la vie et devant la mort

« Comme toutes les personnes âgées, je suis frappé de cette maladie qu’on appelle « la vieillesse ». Il me reste à accepter de ne plus pouvoir célébrer dans les paroisses. Il me reste à devenir un homme de prière et à témoigner par ma simple présence. Il me reste une dernière prière à faire : « Seigneur Jésus, tu n’as pas cessé de me conduire dans ma vie. Alors, à mes derniers moments, laisse-moi le temps de prendre la vie que tu m’as donnée dans le creux de mes mains et de Te l’offrir. Chaque jour tu as été à l’œuvre et je veux Te dire merci pour la belle vie que Tu m’as donnée. »

JT/MM 12/2017